
Je regardais hier à la télévision la ville de Kiev vidée de ses civils, ses esplanades et boulevards déserts, ses rues vides, et ses feux clignotent orange aux carrefours. » Le silence de la ville étonnait l’oreille, comme si du ciel de grisaille il fût tombé de la neige. » Une capitale attend « donc l’arrivée des troupes russes. Je me demandais : à quoi peuvent bien penser ces soldats ukrainiens qui attendent les soldats Russes ? Un récit de 140 pages est consacré à cette attente du choc avec l’ennemi, c’est « Un balcon en forêt » de Julien Gracq , décrivant les émotions et les sentiments de l’aspirant Grange qui attend l’armée allemande avec quelques hommes dans une maison forte dans les Ardennes , entre l’automne 1939 et Mai 40. Gracq décrit ce qui empoisse et ronge dans cette attente. Premier extrait » : Ce qu’on avait laissé derrière soi, ce qu’on était censé défendre, n’importait plus très réellement ; le lien était coupé ; dans cette obscurité pleine de pressentiments les raisons d’être avaient perdu leurs dents. Pour la première fois peut-être, se disait Grange, me voici mobilisé dans une armée rêveuse. Je rêve ici — nous rêvons tous — mais de quoi ? Tout, autour de lui, était trouble et vacillement, prise incertaine ; on eût dit que le monde tissé par les hommes se défaisait maille à maille : il ne restait qu’une attente pure, aveugle, où la nuit d’étoiles, les bois perdus, l’énorme vague nocturne qui se gonflait et montait derrière l’horizon vous dépouillaient brutalement, comme le déferlement des vagues derrière la dune donne soudain l’envie d’être nu. » Dans ce second passage du récit, les soldats français qui entourent Grange sont réveillés tôt le matin par le bourdonnement d’une escadrille d’avions anglais qui survole la forêt des Ardennes. C’est la première alerte de l’arrivée de guerre. Voici comme Gracq l’exprime : ![]() « La nuit du 9 au 10 mai, l’aspirant Grange dormit mal. Il s’était couché la tête lourde, toutes ses fenêtres ouvertes à la chaleur précoce que la nuit même de la forêt n’abattait pas. Quand il se réveilla au petit matin, il lui sembla d’abord qu’il avait beaucoup rêvé : sa tête était pleine d’un bourdonnement anormal, insistant. Il avait conscience d’un vif courant d’air frais et mouillé qui coulait sur lui de la fenêtre toute proche, mais cet air glissait sur son visage avec un toucher particulier, musical et vibrant, comme s’il était issu d’un crépitement d’élytres. Il eut un moment dans son rêve confus, le sentiment purement agréable que les heures s’étaient brouillées, et que l’aube de la forêt se mêlait à un midi torride, tout électrisé de cigales. Puis l’impression se localisa, et il comprit qu’une vitre de sa fenêtre, dont le mastic était tombé, tout contre sa joue tremblait et tressautait sans arrêt dans son cadre. « C’est ma vitre, se dit-il en replongeant sa tête dans l’oreiller, il faudra que j’en dise un mot à Olivon. ». – cependant, du fond de sa demi-nuit, sans la relier du tout à ce tressautement, il sentait en même temps dans l’air du matin une note aiguë d’urgence panique qui s’enflait de seconde en seconde, une espèce de grossesse fulgurante de la journée- il prenait aussi conscience, étrangement, de la légèreté, de la minceur grotesque du toit au-dessus de lui qui paraissait s’envoler : il se recroquevillait dans son lit, mal à l’aise, nu et exposé au cœur du grondement qui coulait du ciel et s’élargissait. Deux coups frappés à sa porte le réveillèrent cette fois complètement. -ça passe, mon yeutenant, fit Olivon derrière le portant. C’était une curieuse voix de gorge, d’une indifférence un peu étranglée, posée quelque part entre l’incrédulité et l’affolement. Les hommes étaient déjà aux fenêtres, nu-pieds, ébouriffés, bouclant à la hâte la ceinture de leurs culottes. Le jour n’était pas encore levé, mais la nuit pâlissait à l’est, ourlant déjà de gris le vaste horizon de mer des forêts de Belgique. L’aube mouillée était très froide ; la plante des pieds se glaçait sur le béton cru. Un énorme bourdonnement qui montait lentement vers son zénith entrait par les fenêtres ouvertes. Ce bourdonnement ne paraissait pas de la terre ; il intéressait uniformément toute la voûte du ciel, devenu soudain un firmament solide qui se mettait à vibrer comme une tôle : on pensait d’abord plutôt à un étrange phénomène météorique, une aurore boréale où le son se fut inexplicablement substitué à la clarté. Ce qui renforçait cette impression, c’était la réponse à la terre noyée dans la nuit, où rien d’humain ne bougeait encore, mais qui s’inquiétait, s’informait çà et là confusément par la voix de ses bêtes ; du côté des Buttés, dans la nuit froide où les sons portaient très loin, des chiens hurlaient sans arrêt comme à la pleine lune, et par moments, sur la basse du grondement uni, on entendait monter des sous-bois tout proches un caquettement d’alarme étouffé et cauteleux . De l’horizon, une nouvelle nappe de vrombissements commença à sourdre, à s’élargir, à monter sans hâte vers sa culmination paisible, à coulisser majestueusement sur le ciel, et cette fois, brusquement, les chiens se turent : il n’y avait plus qu’elle. Puis le grondement s’abaissa, perdant de son unisson puissant de vague lisse, laissant traîner derrière lui des hoquêtements, des ronronnements rôdeurs et isolés, et des coqs éclatèrent dans la forêt vide, sur la terre stupéfiée et vacante comme une fin d’orage : le jour commençait à se lever. Ils se sentirent soudain transis, mais ils ne songeaient pas à fermer les fenêtres : ils guettaient, l’oreille tendue, les bruits légers que le vent commençait à promener sur la forêt. Olivon fit du café. Il s’ouvrit une discussion assez chaude. Olivon, seul, de son avis, soutenait qu’il s’agissait d’avions anglais revenant d’Allemagne. – C’est à la flotte à Hitler qu’ils en veulent, mon yeutenant. Les Anglais, ils ne comprennent que ça, le reste ils s’en foutent. Grange était toujours frappé du clin d’œil affranchi qu’échangeaient les soldats quand il était question de la politique anglaise. C’était pour eux le fin du fin du coup en dessous, un mystère exemplaire de fourberie sournoise. – On verra ça dans les journaux, conclut Gourcuff qui, dans le doute, débouchait de bonne heure une bonne bouteille de vin rouge. Mais il fut clair assez vite que la journée ne se remettrait pas de sitôt dans ses gonds. Un vrombissement de nouveau s’enfla vers sur l’horizon, moins fort cette fois-ci, sensiblement décalé vers le nord, et brusquement la traînée assez lente de points noirs qui glissait au ras de la forêt dans le ciel plus clair commença à cabrioler : deux, trois, quatre grosses explosions secouèrent le matin et, du ventre de la terre remuée, vers les cantonnements lointains des cavaliers, monta le hoquet rageur des mitrailleuses. Et cette fois, dans le carré, il se fit un silence. Une mèche de fumée grise, mesquine, presque décevante après tant de vacarme, se tordait et s’effilochait lentement, très loin au-dessus des bois. Ils la regardèrent longtemps sans rien dire. |
Une soirée au restaurant
Roxane et moi nous sommes entrés dans salle du restaurant. Elle était vide. Murs de béton brut avec une immense baie au fond qui donnait sur un ravin forestier. Les nombreuses colonnes de ciment gris divisaient l’espace d’une manière géométrique sournoise. On avait disposé de hautes plantes vertes à feuilles de celles qu’on trouve dans…
Tu travailles sur Brecht
-Ce soir, tu travailles sur Brecht ? -Oui Gabrielle. Je me conseille souvent avant de dessiner :Il faut que ta journée soit utile, pleine, radieuse, chantante. Tu oublies ton divorce avec Marcia,mais le portable sonne d’Italie, c’est une amie traductrice qui me supplie d’ouvrir les yeux sur un monde saturé de belles femmes, bourré de créatures chatoyantes.…
Le Manoir
Il faisait froid dans les pièces malgré les bûches que j’empilais dans la cheminée et les broussailles qui crépitaient. Aucun mouvement dans les miroirs sinon quelques lueurs mourantes . Le rouge des braises vers minuit. Je somnolais souvent un livre sur le nez,parfois une horloge tintait, des pluies tambourinaient sur les hauts carreaux , des…
Saša Stanišić l’exprime également très bien, mais du point de vue des civils et particulièrement d’un jeune garçon passant de l’enfance à l’adolescence, « Le Soldat et le Gramophone ». La guerre se fait chez les voisins. Elle inquiète mais pas tant que cela. Elle couve mais elle paraît loin. et en une poignée d’instants, elle est fait irruption en Bosnie, dans la ville, se répand en bruits, en violence, et modifie les habitudes, les vies, les liens.
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« Je regardais hier à la télévision la ville de Kiev vidée de ses civils »
D’où tenez-vous cette information, Paul Edel ? Il semblerait plutôt que les civils se terrent …
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Oui Langoncet , je ne voyais que des rues vides, la nuit .. je décris ce que je vois..
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Merci de cette clarification. Il existe un underground contraint à Kiev et ailleurs en Ukraine. Un natif de Caen peut y être sensible.
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Waad al-Kateab est une jeune femme syrienne qui vit à Alep lorsque la guerre éclate en 2011. Sous les bombardements, la vie continue. Elle filme au quotidien les pertes, les espoirs et la solidarité du peuple d’Alep. Waad et son mari médecin sont déchirés entre partir et protéger leur fille Sama ou résister pour la liberté de leur pays.
Ce film fait partie de la sélection du festival des d
roits de l’Homme, hébergé ici pendant le « couvre-feu »
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Kiev, son centre ancien, spirituel et architectural. Odessa, dont on semble oublier qu’elle doit beaucoup à l’émigration du Duc de Richelieu, dernier du titre. Il y a où il y avait sa statue pour en témoigner…Et dans l’indifférence générale, le danger de voir une nouvelle Commune téléguidée du Kremlin faire disparaître ces merveilles…
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@ une nouvelle Commune téléguidée du Kremlin
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décidément… la crainte suscitée par le danger des destructions patrimoniales téléguidées (!) à Kiev ou Odessa (dans l’indifférence générale (sic)) sera toujours un motif de préoccupation chez d’aucuns, bien plus intense et profond que l’extermination de quelques millions d’êtres humains passés par pertes et profits d’une agression tout à fait normale… Oser évoquer une nouvelle « commune » téléguidée !.. Faut-il avoir la cervelle d’historien (?) un brin dérangée, tout de même…
Serions-nous assis autour d’une table de Schrödinger pour coexister de la sorte, aussi étranges les uns des autres sur la même planète, au bord de l’abîme d’un trou noir ?
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https://www.cinemutins.com/pour-sama
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@JJJ
Je précise que je ne suis pas l’auteur du « Petit rappel » et que je ne comprends pas le terme de « Commune ».
J’ai tendance moi aussi à privilégier l’humain.
sauf qu’à mon sens, il convient de rester vigilants car êtres et patrimoine vont de pair. et leur porter atteinte à tous deux s’est déjà, maintes fois par le passé, puissamment idéologique (détruire / faire table rase … de tout) :
exemple 1 : extermination programmée et massive des Juifs >> atteinte très profonde et tragique à la culture yiddish dans l’Est de l’Europe >> disparition des shtetl et une langue à bout de souffle aussi.
exemple 2 (sans aucune comparaison) : Révolution française >> chute de l’Ancien Régime >> traque et assassinats d’aristocrates >> vandalisme et destruction de biens aristocrates qui se voient regardés progressivement comme patrimoine national et finalement pour une partie d’entre eux protégés.
je me suis exprimée avec mes mots. certainement très discutables. Je ne prétends pas hélas atteindre la subtilité même que je veux défendre …
Mais actuellement, est-il encore possible d’être subtil ?
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La subtilité Margotte disparait de nombreux blogs. Evident..
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m’enfin… je ne m’adressais qu’à Marc Court dit, Petit rappel sur une autre chaine, pas à vous, Margotte, voyons doncle !
il voulait parler j’imagine des prétendues exactions des Communards contre les Tuileries, un sujet qui lui est cher pour fustiger leur barbarie de 70, dont ils n’est jamais revenu… Un peu comme les sans culottes arrachant des têtes de toute la statuaire gothique, etc, etceterac… A moinss de n’avoir rien compris moi même comme d’hab… Cet homme est en général si emmitouflé dans ses certitudes, il est souvent amené à établir d’audacieux parallèles transhistoriques… Hein, Bàv,
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Ces destructions ne sont pas prétendues mais documentées, et une synthèse grand public est disponible dans le Brasier de Nicolas Chaudun. Je prie qu’on ne mette pas dans le même sac la canaille communarde qui a bien failli brûler le Louvre , merci Bernardin de Sigogny d’avoir sauvé le musée, et les malheureux Ukrainiens qui ne peuvent que se défendre face à un maître dont la stratégie repose sur la terreur et la destruction. Pour le reste, devant l’inculture des médias sur Odessa, il était plus que légitime de le rappeler. Que les bons esprits aux âmes blanches s’intéressent , avant de prétendre que j’invente quoi que ce soit ,aux raisons de la Damnatio Memoriae persistante du tres minable Raoul Rigault. MC
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Bon là, je vais encore devoir passer ma journée dans mes vieux papaiers pour reconstituer la Damnatio Memoriae, faire connaissance avec le très minable Raoul Rigault et mon miraculeux Bernardin de Sigogny et visiter le Brasier de Nicolas Chaudun… Je sais pas si, à la fin de la journée, j’aurai réussi à décrypter toussa, ça vole toujours assez haut du plafond chez Paul Edel, c’est ça que j’aime dans son blog, on risque pas de se cogner la tête au sens propre du terme, au sens figuré, un peu quand même… C’est qu’on décolle très rapidement dans la stratosphèreà partir du simple tarmac d’un balcon en forêt …, suffit d’appuyer sur le bon bouton (de Dion). Hein ! 🙂
Amicalement à tous.tes, et à bintôt peut-être, avec trois aspirines effervescents pour tenir le choc !
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@JJ-J
Oui, je suis bien que vous vous adressiez à Petit rappel. sauf que … nous sommes sur un blog et que je me suis permise de m’insérer dans votre conversation afin de donner mon point de vue sur le rapport fort qu’il existe à mon sens entre individus et patrimoine/art (que ce rapport soit conscient ou inconscient) et que cela est fort bien connu des dictatures répressives et/ou des états en guerre.
Je dirais même que, malheureusement, cela relève des « classiques et incontournables » de la répression et/ou de la guerre.
C’est une manière de punir dans leur chair et dans leur identité ceux qui se révoltent, ente autres. Les Grecs anciens avaient recours à ce genre de pratique. Louis XIV a puni Marseille en partie ainsi, je crois. Ceaucescu a détruit des villages entiers et installé des populations dans des cages à poules en ville, et a ainsi pu gommer toute une vie disons « ancien régime » et incompatible avec le céaucescuisme, Bachar El Assad a fait de même pour Oms, me semble-t-il.
On ravage et affaiblit les hommes, leur capacité et volonté de résistance, et leur équilibre mental, en détruisant volontairement non seulement leurs résidences, leur ville, mais aussi les monuments à caractère historique et patrimonial qui leur sont des repères quotidiens, des attaches sentimentales, affectives, familiales ou identitaires ou symboliques.
Il est espéré ainsi terrifier, casser et mater les individus en les dégradant à tous les niveaux.
et puis tant qu’à faire, en détruisant tel ou tel monument du passé, fortement chargé symboliquement et présentant un intérêt historique et artistique élevé voire incintestable, il est possible de blesser et et sidérer l’humanité pratiquement toute entière – – et non de se contenter seulement d’attaquer le groupe/population/peuple en priorité visé.
Quant à ce que pense M. Court de la Commune de Paris … je le devine sans trop de peine … 😉
N’empêche qu’en dépit de mes opinions sur La Commune (qui ne concernent que moi), en me regardant sincèrement yeux dans les yeux, je pense que voir brûler le Palais des Tuileries, l’Hôtel de Ville ou savoir que Le Louvre aurait pu être terriblement saccagé, m’aurait fait frémir voire durablement affectée et désespérée.
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autre exemple :
https://museefrancoamericain.fr/collection/objet/la-cathedrale-de-reims-septembre-1917-1917
Voir par ailleurs écrits de Proust et Barrès sur le sujet.
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JJ-J
Petit rappel se soucie du patrimoine d’Odessa, vous réagissez au quart de tour en donnant votre point de vue, je livre le mien. Voilà, on tente de discuter, notamment entre personnes qui dans la réalité ne se seraient sans doute jamais croisées et ne seraient peut-être jamais parvenues à se lire et à nouer le dialogue …
exemple Margotte / MC
Par les temps qui courent, je trouve qu’on sauve les meubles, quoi …
Par ailleurs, vous écrivez « C’est qu’on décolle (sur ce blog) très rapidement dans la stratosphère à partir du simple tarmac d’un balcon en forêt »
Permettez mais l’adjectif « simple » me semble assez mal approprié.
« Le balcon en forêt » n’est pas qu’un petit conte du soir après brossage des dents et au lit ou qu’une étrange histoire d’approche et d’amour entre un homme et une gracieuse lutine des bois ou une succession de sortilèges poétiques.
Le récit évoque la Drôle de guerre, l’arrivée de la guerre (la seconde guerre mondiale en territoire français), et donc l’invasion de la France par l’Allemagne nazie (nazie, je souligne) et la déroute et la défaite qui ont suivi. Il ne s’agit pas d’évènements poids-plume de notre histoire nationale, tout de même… et c’est un récit tout sauf simple (cf. la série de discussions successives qu’il a engendré à plusieurs reprises à la RDL ou ici, pour illustration)
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Je partage avec vous ceci sur les rapports de force dans notre monde :
https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/relations-chine-russie-le-risque-est-de-voir-l-occident-s-isoler-%C3%A0-son-tour/ar-AAUV2zH?ocid=entnewsntp&pc=U531
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@ M.,
1 – je voulais préciser à MC/PR que des journalistes faisaient aussi leur boulot..; contrairement à l’ignorance crasse dans lesquels il les tient tous a priori. Voir par ex. le papier de JB Naudet sur « Odessa la rebelle' », dans le même n° de l’Obs où a publié E Carrère… Les sources historiques de ce journlsites sont les mêmes que celles de MC, voire bien plus étoffées.
2 – je ne mésestime par le récit de la Drôle de guerre chez Poirier Lucien… Mais il est des moments où des parallèles légitimes ne font pas sens immédiat pour tout le monde, simultanément.
3 – Sur les conseils de PE, je suis en train de lire Vers l’abîme (d’E Kästner) dont je n’avais jamais entendu parler jusqu’avant lui… Mes neurones de lecteur préoccupé par l’attitude des Russes en ce moment se connectent plus volontiers avec sa peinture de l’Allemagne de Weimar qu’avec celle de J. Gracq.. Quant à Isherwood ou les Mann à Berlin, ce sont des souvenirs autres…, de nature fort différente.
Bref, il est souvent difficile de convaincre chacun de la pertinence de l’activation de ses propres souvenirs littéraires face aux émotions de l’actualité du moment… Mais je vous reconnais le mérite de tendre (sans fulminer comme notre ami de dispendieuse érudition, contre les « incultes » en tous genres) des perches .sur autre chose d’alignable (ex. les nouveaux rapports de force sino soviétiques)
Je ne doute pas soyez une femme très cultivée et, surtout, de bonne volonté constructive et pacifique. Bàv,
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De la Commune je ne vois que Rossel à sauver. Ses œuvres figurent d’ailleurs dans ma bibliothèque. Mais personne ne me fera dire que Thiers était un ange sauveur, ou Gambetta un grand homme. Le sacrifice de l’Armée de Bretagne, coupable de s’être improvisée toute seule autour de Keratry, et en butte à la haine des bureaux de Tours, est un épisode assez lamentable pour n’être pas trop raconte. Consulter les actes du Procès Keratry ou de l’armée de Conlie, selon les noms.
J’ai participé sur la. fin aux activités du CMR17, qui s’y tenait, et je ne me souviens pas que Louis XIV se soit mêlé de Marseille.
Oubli peut-être ? Je suis ravi que des journalistes compétents parlent un peu d’ Odessa ces jours-ci. On peut aussi consulter le dernier et récemment paru Journal des Arts.
Un Balcon en Forêt est un peu tout cela à la fois: l’homme et la Lutine, le passage de la. Guerre, le choix d’un destin’ et à l’Arriere-plan, une sorte de jeu archetypal avec le Roman du Moyen Âge : la fée, le chevalier, ses hommes, son dernier’ écuyer. La dilution du binôme peut suggérer à la fin la dilution du personnage, parti vers un futur incertain d’où il ne reviendra peut-être pas. Curieux que le capitaine s’y appelle Merlin, me semble -t-il… Bien à vous. MC
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Je ne vois toujours pas ce que vient faire la Commune ni cette Drôle de guerre avec l’actualité, sinon la préoccupation de quelque gratte papier de s’y raccrocher pour tenter de faire valoir son maigre bagage « for real » ; la guerre en attente
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sinon la préoccupation de quelque gratte papier > sinon manifester la préoccupation de quelque gratte papier ; la guerre pendante
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à vrai dire, JL, je ne le voyais pas non plus. On a tjs un peu tort de vouloir de tirer le fil des arcanes mentaux d’un obscur érudit, pour éclairer les demandeuses d’éclairages.
« Tout passe »…, comme chez Boulgakov. Au suivant… Un nouveau papier, enthousiaste comme toujours chez PE, pour qui l’usage diversifié des adjectifs amicaux restera quand même l’un des beaux-arts (W-A.)…
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à vrai dire, JL, je ne le voyais pas non plus. On a tjs un peu tort de vouloir tirer le fil des arcanes mentaux d’un obscur érudit, pour éclairer les demandeuses d’éclairages.
« Tout passe »…, comme chez Boulgakov. Au suivant… Un nouveau papier enthousiaste comme toujours chez PE, pour qui l’usage diversifié des adjectifs amicaux restera quand même l’un des beaux-arts (W-A.)…
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Non. Sauf à considérer que l’Ukraine n’est pas un pays souverain et les ukrainiens des russes qui s’ignorent pour tenter de légitimer l’annexion criminelle de Poutine, plusieurs reportages ont au contraire monté des ukrainiens essayant tant bien que mal de préserver leurs monuments historiques des bombes de l’agresseur russe
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