L’insolite cas de Frantz André Burguet

Loin de la production littéraire courante, il y a parfois-rarement- un roman aérolithe, un roman transgressif, un roman solitaire qui se dresse dans le paysage français comme une sorte de statue d’île de Pâques.C’est le cas d’un roman publié en 1964, dans la collection « Le chemin », chez Gallimard. « Le Reliquaire » de Frantz André Burguet.Un vrai cas d’école. Ce roman avait été remarqué par les bons critiques de l’époque, pour sa véhémence, son feu central, son romantisme si original et décalé.

Souvenons nous que ces débuts des années soixante est un curieux moment littéraire. C’est la fin de la littérature engagée, existententialiste et absurde ligne Sartre -Camus.Sartre boucle son œuvre de fiction par un bref récit autobiographique « Les mots » en 1964 .ensuite il ne s’intéressera qu à la politique. Camus,lui, est mort sur la route de Paris le 4 janvier 1960 dans un accident prés de Montereau.

Le Nouveau Roman émerge difficilement . Sarraute publie ses « Fruits d’or «  en 1963 ,Robbe-Grillet « La maison de rendez-vous »en 1965, Duras se remarque avec « le ravissement de Lol V. Stein » en 1960, et Claude Simon avait frappé fort avec sa « Route des Flandres ». Dans ces années là le public populaire lit Hervé Bazin , Troyat,Cesbron etc.

Un jeune niçois blond surgit en 1963, à 23 ans, Le Clézio avec son fracassant « Proces-Verbal »,dans la même collection d’ailleurs que celle de Burguet, dirigée par un directeur littéraire en pleine forme, Georges Lambrichs.

Mais revenons à ce « Reliquaire »de 1964…L’ œuvre semble avoir mûri sous le double soleil noir de Chateaubriand et de Nerval. Oeuvre, hors-sol avec son obsession anachronique de la sylphide: ici c’est Elia , jeune fille malicieuse en bikini,sorte de Lolita sortie d’un pensionnat religieux.

L’histoire, simple au départ(un jeune homme de18 ans s’éprend d’ une fille de 16 ans et passe quelques jours en été et quelques jours en hiver avec elle, au bord de la mer) se fragmente,éclate avec des tortueux décalages chronologiques , car le narrateur semble acharné à mélanger une aventure réelle aux dérives de purs fantasmes pour suivre la pente d’une imagination désorganisante. L’évocation de ces amours adolescentes constitue la trame du livre,à laquelle s’ajoutent des lettres et des réflexions du narrateur sur la réalité de ce qu’il rapporte.

D’abord amour d’été dans une ville balnéaire de mediterranée (j’ai pense à Sète) dans une petite chambre d’hôtel de second ordre, puis un séjour d’hiver plus bref dans des côtes nordiques plus glacées. Baignades d’abord sur un rivage encombré d’épaves(il y a même un christ en croix rongé par les sels marins) ,errances au bord d’ étangs froids avec des courants violets. Les dialogues poursuivis dans une chambre close permettent de mieux connaître cette Elia .Elle possède un corps gracile, une bouche moqueuse, elle trimballe partout un gros Shakespeare relié toile bleue,sa seule lecture , tandis que lui est le fils d’un universitaire qui a travaillé des années sur « Les confessions » de Jean-Jacqsues Rousseau et qui n’écvioute que « La Grande Fugue » de l’ami Beethoven.Une photo (prise par mégarde) et finalement découpée et collée sur un pied de lampe  nourrit le narrateur dans son obsession.

Existe-t-elle cette Elia  ?

S’agit-il de se souvenir d’elle ou de la construire ? Toujours est-il que le narrateur, victime consentante, tombe dans une vénération d’autant plus troublante qu’il y a un pacte de chasteté. On se frole,mais on ne s’appartient pas. Lui s’absorbe souvent dans la contemplation de la femme endormie. Il collectionne ses sommeils, puis Elia raconte -ou invente ?- ses rêves. Tantôt c’est une écolière appliquée,gaie,pimpante, fidèle, tantôt une insolente garce boudeuse,exigeante, s versatile, bref une fugitive. Son jeu est de séduire et déconcerter.J’ai cru comprendre que placée à une éternelle distance du natteur, convoitée et intouchable, elle atteint au cœur du psychisme du narrateur et fait naître de larges nappes d’images effervescentes et de fantasmes . On pense évidemment à la sylphide de Chateaubriand qui hante,par sa féminité fantomatique toute l’oeuvre : « Cette charmeresse me suivait partout invisible ; je m’entretenais avec elle, comme avec un être réel ; elle variait au gré de ma folie […]. »

Frantz André Burguet

On songe aussi à Gérard de Nerval, et à sa Sylvie, fille du feu   qui symbolise toutes les femmes réunies en une seule, née de l’idéalisation d d’images d’enfance et d’adolescence .

Jean-Baptiste-Camille Corot

Burguet écrit : « Elle était la première fille qu’il m’était donné de voir évoluer dans tous les moments du jour.Je gardais avarement chacun de ses gestes, et son personnage m’enchaînait au point que je sacrifiais tout pour le conserver : le plaisir de mon corps, et notre équilibre.. » Tout le conte à la limite de la rêverie devient éloge de l’abstinence , avec le vertige qu’il procure , avec la tension sauvage qui magnétise pas mal de pages et fait l’originalité absolue de ce livre. Il y a,dans des dialogues apparemment ordinaire ente Elia et le narrateur quelque chose d’un malaise.Le roman perturbe. Les fantasmes deviennent des souvenirs ou est-ce le contraire ? Le voyeurisme et la chasteté ouvrent donc des pans secrets d’une vie fiévreuse,nocturne, cachée, edenique, recherche presque ésotérique qui entrouvre ses portes d’ivoire à ce couple orgueilleux. Dan,s cette démarche on retrouve le romantisme allemand façon Novalis qui, avec une candeur enfantine, croit à un point idéal de la pensée qui investit un monde qui ne connaît pas la désolante fuite de temps,ni la culpabilité, ni le remords, et la pauvreté du malheur et devient une beauté sans destination immédiate.

On voit que le sujet du « Reliquaire » ressemble à une quête romantico-mystique. L’auteur s’invente un passé, une histoire dont la noblesse tient au seul mouvement de l’écriture .Cette confession délirante longe des précipices,force la dynamique du langage avec des phrases longues , qui mélangent l’appétit de bonheur sensuel immédiat (mais frôlé) et la haine de la vie d’adulte dans ses pitoyables accommodements .

Parfois une page brille classique dans sa plénitude, parfois le désordre passionné tourne à l’obscurité et au brouillard langagier . Mais souvent on reste bluffé par un paysage traversé d’éclairs et qui donne une formidable impression de présence au bord du fantastique.Je me suis demandé si Gracq l’avait lu.. Peinture d’une griserie, curieux mélange de sang chaud et de souffle délicat. C’est livre à relire plutôt qu’à lire car son aventure intérieure possède ce mélange d’audace et de désinvolture qui désoriente bellement.Ce roman a fait un pas de coté assez sidérant. Et prend ses grandes distances.

C’est à prendre ou à laisser.Mais je prends ce discours brisé, cette manière impétueuse qui se libère de tout conformisme et refuse les sensibilités de son époque.

Oui, ce livre est un choc,une fracture dans le discours ordinaire du roman contemporain. Il y a de la liturgie dans cette prose, et aussi quelque chose comme une insolence assumée.. Toutes les portes de la vraisemblance sont franchis comme dans un rêve, à la manière dont Cocteau franchissait les miroirs.Pour Burguet le seul sujet du livre est de réaliser par l’écriture une alchimie de l’expérience vécue ou rêvée .On voit comment un couple fuit devant la banalité de la vie, exprime une sensibilité aristocratique qui rejette au loin le brouhaha indistinct du reste de l’humanité. C’est le dandysme du livre qui affiche fièrement son culte de la différence. 

La fin, brutale, ne se raconte pas,et fait vibrer longtemps le récit.

29 réflexions sur “L’insolite cas de Frantz André Burguet

  1. Désolé Christiane si d’aventure je vous avais coupée dans vos élans.

    Je vous souhaite un bel été ainsi qu’à Paul Edel.

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  2. Eh bien, Paul, vous dites de ne pas dévoiler la fin. J’en serai incapable car je n’ai rien compris aux trente dernières pages où les voix et les personnages se superposent. Je n’ai pas compris grand chose à ce récit mais je l’ai aimé par éclats. Il est sauvage, suave, cruel et doux, parfois pédant comme le sont les jeunes qui palabrent en philosophant. Pas bien compris non plus où les protagonistes en étaient de leur sensualité, de leur sexualité. Pas compris s’il y avait un, deux ou quatre personnages. Pas compris si c’est un songe, un souvenir. Vous avez placé la barre très haut. Je suis souvent passée en dessous pour garder du souffle. Bien aimé votre billet qui m’a fait découvrir cet auteur à l’écriture fascinante, aux pensées tordues. Merci pour tout

    PS : s’il y a trop de commentaires, comme le suggère JJJ, effacez à volonté. Ce n’est pas un acte qui me gênera.

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  3. Mais quand même, page 186, ces lignes lumineuses :

    « Reliquaire inviolable, notre mémoire fait pour nous ce que les musées ne sauraient faire pour les arts et les techniques : c’est qu’il n’y a , jusqu’à notre mort, aucun progrès possible en dehors d’un passé qui est éclairé après coup, mais déformé, mais trahi. (…)

    Le privilèges de notre mémoire, Elia, c’est sa faiblesse, son infidélité, cette fausseté qui nous permet, en un passé formé à notre image, de vivre selon notre cœur. »

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  4. Bon, un dernier extrait pour le bonheur de lire Burguet et je me tais pour ne pas envahir !

    « Si je parvenais à ce qu’Elia demeurât, au mépris de toute vraisemblance, seule avec moi, ici, dans le pays de mon choix et de mon habitude, les pages que je lui offrais pourraient me libérer d’elle et me permettre de concevoir enfin, dans la solitude, une œuvre qui ne devrait plus rien à cette adolescence dont j’étais las d’exploiter, de livre en livre, les richesses.

    L’oncle Chips tenait le rôle de cet autre homme inévitable qui s’interpose entre nous et nos souvenirs de pureté et d’élégance morale. »

    C’est un récit qui va au plus près de la création littéraire, des méandres de l’inspiration, de la difficulté d’écrire. Le mirage de toute adolescence dans la maturité vacillante comme une mémoire ambigüe qui hante pas seulement le narrateur….

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  5. Alors ça, que je découvre page 131, c’est prodigieux :

    « j’étais eux deux, avant d’être moi, et je ne m’imposerais à mon tour que par mon patient travail d’historien. On retrouve ici le thème central de l’un de mes livres, où l’on voit les personnages aux prises avec une femme qu’ils créent afin qu’elle soit leur historiographe. Il m’apparaît que tout ce que j’ai pu écrire, jusqu’à ce que se fasse jour le projet de la présente chronique, constitue une suite de variations sur Chips et sur Elia, et bien peu sur moi-même. Ce n’était que lorsque je les aurais longtemps inventés, imaginés, que toute fiction pourrait me revenir de droit, et me rendre mes particularités propres. »

    Un contorsionniste très doué (l’auteur )! Une lectrice ébahie. Un chroniqueur, Paul Edel, habile pour dire sans dire le vertige de ce roman. Fascinant !

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  6. plus j’avance dans ce roman, plus votre billet, Paul Edel, me réjouit. Je viens de le relire. Il restitue l’enfer romantique et presque mystique de ce roman.

    Quant à l’abstinence, elle semble plus le désir d’Elia que de celle de jeune homme qui ne cesse de lui raconter et de rêver de viols, de « coït de monstres, la bave dans la gueule (…) de crabes à longs poils se chevauchant. »

    Il se décrit : « J’avais collé mon front contre la vitre et je détaillais la scène (…) et l’excitation des monstres atteignit à son paroxysme tandis qu’Elia, la tête enfouie sous l’oreiller, n’en finissait plus de rire. »

    Oui, mais soudain elle se redresse, le regard épouvanté. Il l’empêche de parler, pose sa main sur sa bouche, ne veut pas entendre ses secrets.

    Elia ne peut ni ne veut tricher. Lui, le peut… Il la laisse pleurer. Elle dessine obsessionnellement un visage aux yeux éperdus, à la bouche dure, triste.

    Je crois qu’il ne sait que faire de son passé , du drame qu’elle a vécu. Un remords qu’il cherche aussi à expier en écrivant cette longue descente en enfer.

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  7. Ainsi, page 128, Elia redoute ce que l’avenir ferait d’eux :

    « Et si tu me gardes avec toi plus tard, si je reste avec toi et tout, je ne dessinerai plus du tout parce que nous formerons de jour en jour de très beaux souvenirs, puis Et même si tu me quittes je ne dessinerai plus parce qu’un jour il y aura une de mes filles qui aura les yeux encore plus grands que les autres, et plus noirs si j’emploie le fusain, et je l’envelopperai tout entière dans ses cheveux, et il ne restera plus que les yeux, et ils me donneront le courage de mourir. Ce sera comme si je voyais dans une glace mon regard de morte. »

    Quel romantisme sombre et désespéré…

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  8. Il y a une contradiction majeure dans l’effort du narrateur pour retrouver la mémoire d’Elia et de leur rencontre, c’est que tous deux, dans cette fougue nihiliste de l’adolescence puisque bien qu’ils aient à eux deux, trente quatre années d’application derrière eux, ils désiraient « renier cette longue mémoire qui » les constituaient, les définissaient.

    Ainsi de souvient-il que pour eux, « les musées invitaient à la mort,qu’ils étaient constitués de tout ce qui étouffe et oppressé, que la présence des objets exigeait qu’on ne les conservât point quand l’univers avait décidé qu’ils devaient disparaître. » Ils pensent également »qu’il fallait abandonner les choses comme les êtres (…) les livres et les sons. »

    Démolir, détruire, provoquer .

    « Il fallait que les textes fussent perdus à jamais. Alors, dans un somptueux chaos culturel, pourraient se former des civilisations de hasard et évoluer, à demi fous, des cerveaux absolument hétéroclites. »

    On sent ces deux ados fleurter avec la mort. Leur marche dans les rochers escarpés au bord de la mer devient une scène possible de drame. Une pureté fanatique les mène au désastre et à l’absurde…

    C’est un très beau portrait d’une adolescence fiévreuse, sans concession.

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  9. Le Reliquaire, c’est vraiment un étrange roman. Cet homme qui se souvient de l’adolescent de dix-huit ans qu’il a été et de cette fugue avec cette jeune fille de seize ans, prenait beaucoup de photos d’elle souvent imparfaites, souvent incomplètes et il construit son effort de mémoire sur des images fugitives autant que sur des sons.

    Ainsi page 70, il écrit : « Comment imaginer ce qu’aurait été l’avenir d’Elia, son statut d’adulte, puisque chaque instant de rêverie, ou de travail, selon la qualification que l’on accordera à cette chronique, ne me livre d’autres images que les récompenses fugitives, combien imparfaites, de cette exploration de la mémoire ? Je ne puis guère retrouver que les scènes auxquelles j’avais participé, et puis celles qu’Elia me racontait. Comme si mon imagination n’avait pu m’aider que lorsque les phrases d’Elia, sa voix, tout simplement, en dirigeaient le cours. »

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  10. oui, Phil, c’est émouvant.

    Toutes les fictions qui se construisent sur la difficulté de se souvenir me passionnent. Ici, la mémoire est avalée par un délire obsessionnel. On sent que le narrateur entre dans une fiction de plus en plus douloureuse. Le récit suit les méandres d’un regret, d’un chagrin inconsolable. La jeune fille étant morte il semble s’enfoncer dans les ombres comme Orphée cherchant Eurydice, la trouvant, la perdant.

    Les premières lignes du roman lancent les dés au hasard teintant le temps d’arbitraire. Un homme invente l’amour qui lui convient, capture un souvenir et le fige dans un monologue, puis dans un dialogue comme un insecte prisonnier d’un bloc de résine translucide.

    Le deuxième roman que j’ai commencé à lire de lui, « La Narratrice » , pousse le délire érotique encore plus loin. Là c’est une chimère, la narratrice, qui raconte sa prise de possession d’un couple qui s’ennuie. Les rapports amoureux de ce trio fantasmé sont d’une violence et d’une sensualité inouïes. Une joie sidérante nait de la présence de cette chimère.

    Une édition Gallimard ancienne. 1963 ! Des pages qu’il faut couper. Encore la collection Le Chemin. Pages jaunies par le temps. Livre jamais lu car les pages n’ont jamais été coupées.

    Impression de ne pouvoir lire Frantz André Burguet que dans des ouvrages trouvés dans un grenier. Un rayon de soleil où dansent des poussières.

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  11. intéressante découverte, Frantz André..quel prénom, dommage pas en poche. Christiane, vous goûtez un des plaisirs bibliophiles, la lecture d’un livre dans son jus d’époque.

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  12. C’est un récit qui dit l’absence, la perte et qui finit par succomber au poids de la mémoire. Une sorte de béance s’ouvre dans le présent du narrateur pour renouer avec la trace de cet événement. Sur cette ligne de fracture deux temps se frottent l’un contre l’autre, source de douleur. Il ne peut y échapper. Juste il s’y soumet.

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  13. Ah, ça alors, c’est donc un livre qui est publié l’année de sa sortie. J’ai de la chance. Je remonte dans le temps ! Je réalise cela en relisant votre billet.

    « C’est le cas d’un roman publié en 1964, dans la collection « Le chemin », chez Gallimard. « Le Reliquaire » de Frantz André Burguet. »

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  14. J’aime bien l’exemplaire reçu. C’est un Gallimard cousu de 1964. Mon fils n’était pas encore né ! Et pourtant personne ne l’a lu, aucune trace du passage d’un lecteur. Le prix est encore en francs :10,70 F(+t.l.). Mon premier livre de Frantz André Bourguet. Il appartient à une collection « Le chemin » en bonne compagnie car je vois les noms de Michel Deguy, de Michel Foucault , de J.M.G. Le Clezio, de Georges Perros, de Jean Starobinsky…. Le directeur de collection est un fin limier.

    J’ai lu les trois premières pages. Quel choc ! Un fragment de temps dans une durée arbitraire. Une attente. Il (?) attend Elia. « Elia s’est faite horloge, battement, crispation »

    L’attente, le retard.. cette banquette de moleskine, un verre sur une table. Il a envie de pleurer. Pense à sa jupe, à des genoux.

    C’est superbe : « l’encre de la silhouette affleure à la page (…) Ce fut l’apparition graphique d’Elia (…) Un peu d’encre avait suffi. »

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  15. Jai reçu « Reliquaire » en même temps que les nouvelles de Kafka éditées par Les Forges de Vulcain (voir le billet de Soleil vert). Me voici bien embarrassée. J’ai lu une nouvelle de Kafka. Très très étonnante. Je vais faire une pause dans « Reliquaire ». Merci pour votre réponse.

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  16. Est-ce « Naissance » un roman de Yann Moix publié le 28 août 2013 aux éditions Grasset, ayant obtenu le Prix Renaudot la même année ? (« Il le décrit comme un livre de philosophie burlesque »)

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  17. Mort le 10 juin 2011,il y a un petit mystère Burguet puisquedans les années 80 il a quitté paris et ses amis. Quand il a appris sa disparition Yann Moix a écrit ceci dans la revue « La règle du jeu »:

    Frantz-André Burguet nous a quittés. Avec lui, disparaît un pan tout entier de la littérature française des années 70.
    Ironie du sort, dans le gros roman (1600 pages) que je sortirai en automne 2012 et dont le titre (étonnant) est encore secret, Burguet apparaît comme un des personnages principaux.
    J’aurais adoré lui faire lire ce livre mais il sera parti trop tôt.

    De cet écrivain, important, nous n’avions plus de nouvelles depuis le début des années 80. Nous ne savions pas où il vivait, avec qui, de quoi, ni surtout pour quoi.

    Il est très rare qu’un auteur (« Grand Canal », un excellent roman) ne donne plus signe de vie après avoir recouvert une décennie tout entière de son nom, de ses livres. Il y a et il y aura toujours un mystère Burguet.

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  18. Florence Delay dans un très bel essai « Dit Nerval » (Folio Gallimard), cite, page 99, ces lignes qu’écrit Nerval à propos de l’amour de Restif pour la belle Mlle Guéant : « Rien n’est plus dangereux pour les gens d’un naturel rêveur qu’un amour sérieux pour une personne de théâtre ; c’est un mensonge perpétuel, c’est le rêve d’un malade, est l’illusion d’un fou. La vie s’attache tout entière à une chimère irréalisable qu’on serait heureux de conserver à l’état de désir et d’aspiration, mais qui s’évanouit dès que l’on veut toucher l’idole. »

    Elle ajoute, polissonne : « La remarque vaut pour lui, pas pour Restif dont le désir ne s’évanouissait guère en touchant, au contraire. »

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  19. Quel choc ce billet révélant avec tant de fougue un auteur inconnu, un roman inconnu et pourtant, est-ce la mémoire de Nerval, Châteaubriant, Stendhal, il est de ces amours cruelles qui laissent une faim qu’on veut inassouvie…

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