Comédie
(Le rez de chaussée d’une villa au bord d’un ravin . Panorama des Alpes . Un salon meublé Biedermeier et une baie immense en rotonde . Le soleil du soir pénètre et tombe sur le repose-pieds d’une belle femme brune,Ingrid, étendue avec nonchalance . Elle porte une parka usée, mais dessous une robe du soir pailletée. . Günter déchiffre une partition devant un piano à queue. C’est un homme assez grand plus âgé, impeccablement vêtu, avec pull cashmere col roulé, pantalon noir .Ses cheveux rejetés en arrière avec soin mettent en évidence son profil d’aigle. Il est plein d’aisance. Il se verse copieusement du Chivas dans un verre à dents et boit sans en proposer à Ingrid . Il farfouille dans une montagne de partitions comme s’ il était seul. )
Günter. A ton avis ? Hein ? Je ne fais rien .. rien.. pour cette racaille viennoise..et leurs chœurs d’enfants catholiques.. débiles, à te lécher partout dés que tu leur fais un compliment.. ah..l’église catholique et ses traditions.. Comment ? Ah !.. tu ne parlais pas ?..Rien..je reste devant ces forêts de mon, enfance , ces ravins si souvent parcourus , et je regarde les oiseaux de proie. (un temps) le soir, une ou deux chouettes bougent dans le grenier.. Les nuages passent.Le matin le bleu règne. Le Rien. Le grand Rien illimité.Il m’absorbe.(Long silence),
Ingrid. Illimité ? (un long temps)Le grand Rien ? tu as toujours été dans la grandeur.Tes amours étaient immenses… Tes chagrins illimités… Il y a toujours eu un peu d’ excès dans ton…Je te reconnais bien là. Mais je te signale que tes chaussettes en fil d’Écosse tire bouchonnent.. même en répétition tu n’aurais pas supporté.. imagine.. la troisième de Brahms , ta préférée, et tes chaussettes qui tire bouchonnent….
Je sais.. tout retombe.. (un temps) la société entière tire-bouchonne.. (un temps) Günter..ça me fait plaisir de te revoir après tant d’années..Même si ton.. ton..
Lui.Mon quoi ?
Elle. Ton sentimentalisme flamboyant …un peu grandiloquent..
Lui (il ne relève pas la vacherie) Les soirs sont parfaits ici,vastes, lumineux, silencieux. puis ils s’éteignent soudain et voilà l’ humanité s’efface.. mes chers frères humains engloutis, disparus derrière ces montagnes .Soulagement. Retournés chercher leur préoccupations idiotes.. .Ici je n’ai plus rien..Le dénuement ultime.
Elle.Plus rien ? Avec tout ce que tu as gagné à Berlin.. à Vienne ? À Milan ?..

Lui.Je n’ai plus rien à faire avec eux..cette faune absurde d’iniquité.. je n’ai plus à quémander leurs applaudissements.. plus à essuyer leurs compliments gluants… Plus à subir leurs petits..Leurs petites.. remarques souriantes et reptiliennes sur mon tempo dans le Ruhevoll de la 4 de Mahler..ils ne savent même pas ce que veut dire Poco adagio chez Mahler.. et ces admiratrices d’âge mûr.. .qui virevoltent.. veulent t’embrasser.. te lécher.. un grouillement désordonné de baisers baveux.. leurs gerbes de roses qui puent la terre moisie..Quel bonheur de les oublier ici ! Les cimes neigeuses qui oublient ce galimatias affreux…je m’enfonce parfois dans les brouillards d’un Tokay aux odeurs ébouriffantes si on a le verre qui convient… .. Enfin ici je vis dans le silence des partitions….(un temps) Ne te fourvoie pas dans l’humanisme Ingrid.. Je connais ton penchant.l’humanisme… et l’abomination des bonnes intentions..les grandes causes..Il y a une foule de gens absolument odieux, malfaisants dans cette vallée et au-delà, le dimanche soir ils circulent sur l’autoroute vers Vienne.,je les entends vaguement quand j’ouvre la baie..Ils se tuent. Chaque dimanche soir.. et comme suaire, des tôles froissées … une odeur d’huile de vidange pour linceul et les gyrophares pour bougies. . Voilà où nous en sommes.Nous sommes tous deux bien trop âgés pour s’intéresser à eux.. (long silence)
Toi tu m’intéressais.
Elle. Pas davantage ?
Lui. Bien sûr que si. Tu me fascinais.. c’était à Salzbourg.. la première fois ..tu parlais avec la cuisinière du Goldener Hirsch.Si je ne te voyais pas pendant deux jours, je me défaisais…sans toi..je me défaisais..
Elle. Franchement Günter..Non.. lorsque nous prenions un dernier verre au Schwarzenberg.. tu regardais plutôt ton verre …tes verres de Tokay.. et les serveuses.. .. bien plus que moi.. tu étais affalé sur la banquette cramoisie.. et tu répétais.. la bouche pâteuse.. » Ce putain d’orchestre de réputation mondiale.. une masse molle!!!Une masse molle et prétentieuse !Dresde les enfonce.. .simples employés du violon comme il y a des employés du gaz..
(un temps) Quand je leur parlais de toi, de ton art.. alors ils prenaient une pose parfaitement idiote et sombre en rajustant leur nœuds papillons..Incrédules..On en était cernés par leurs parlotes au Schwarzenberg.. on a fini par aller dans je ne sais quel boui-boui au-delà du Ring.. tu te souviens ?Döbling..le chambre..la paix.. La paix enfin..Loin de leurs l’orchestre comme une machine à moudre du Schubert.. du Mahler..du Bruckner..radotages..
Elle. Oui..Döbling..
Lui. Ça ne se voyait pas…Ta pudeur…Ta noblesse. Tu avais une sérénité,une noblesse. Je te revois avec Alfred Brendel ..c’etait en septembre 91..la dévotion qu’il avait pour toi.. Il te serrait les mains… Je me souviens..La nuit tombait, le léger brouillard dans les rues…ton teint..magnifique…tu étais légère.. Brendel était chaleureux et drôle comme toujours .. Toi avec ton ample manteau on aurait dit Blanche Neige. .. Et Brendel s’excusant presque de te serrer longuement les mains devant le Havelka…

Son taxi attendait.. et ensuite nous deux dans la profondeur mouillée de la forêt en approchant de notre villa..Döbling..
Elle. Günter avant d’entrer en scène.. ..mes mains étaient en sang…j’avais froid.
Lui. (n’écoutant rien pris dans un songe) Dans les couloirs du Wienerhof ta façon de glisser ton bras sous le mien.. d’une façon si légère… tu sais dans le petit passage vitré qui menait aux lavabos..puis dans le noir de la forêt..
Elle. Je me souviens.
Lui. Ton bras si léger.. tu me supportais .. ta patience..J’avais peur pour toi quand tu attaquais les Dichterliebe.. si solitaire, si vraie, j’allais prendre un verre dans le fumoir. Ces faux jetons en smoking.. qui t ’écoutaient tous à peine sortis de ce Bayreuth moyen-âgeux .. ou qui préféraient le crin crin des baroqueux.. crin crin et boyaux de chat.. ..j’avais peur pour toi.. Et quand la blonde avec ses bouclettes et son étroit décolleté te succédait et faisait des minauderies dans Schubert..avec son col Claudine.. voulant t’imiter.. Clara.. Clara..Clara comment ?
Elle. Frager.
Lui. Ce qui était chez toi un bain dans la lumière d’un vrai crépuscule romantique .. chez elle, c’était une pathétique et servile copie ..un vrai plagiat .. odieux de sa part..
Elle. Tu exagères.. Je l’aimais bien..
Lui N’empêche qu’elle signait des contrats. Deutsche Gramophon
C’était une Straussienne.. une insupportable strausssienne paysanne .si lourdingue.. ces pauvres straussiens .. tous dans le fondamental kitsch .et du fondamental kitsch à l’étable.. y’a pas loin.. Une chanteuse de procession.
Elle . Tu joues encore sur ce vieux Bösendorfer ?
Lui . Un peu..quand je n’ai pas d’invités.
Elle. Mais tu n’as jamais d’invités.Mais des invitées. Et je vois le genre…En bikini allongée la table d’harmonie. Et suçotant des branches de lunettes papillon .
Lui. L’humidité a bien abîmé ce piano. Il faudra que je change les feutres.
Ingrid .Ta dernière tournée ,tu étais à Cologne. « La Rhénane » de Schumann.Parfaite. J’étais dans la salle .c’était bien ..on t’avait même honoré d’un prix.Une coupe en argent …des glaïeuls….
Lui. Comme les coureurs cyclistes.
Elle.(un long temps) Et ensuite on s’était cadenassés tous deux à l’hôtel . Et la rien ne fut plus convenable.
Lui. C’est vrai.
Elle.C’était bien. (Un long temps) et quand une fois à Salzburg,..on était à poil.. toi et moi à poil en face à face dans la salle de bain et on se regardait et on savait plus quoi faire (elle pouffe de rire) J’avais adoré…ce que tu étais drôle..nus tous les deux sans savoir quoi faire l’un de l’autre..(elle rit)
Lui(vexé) vraiment ?
Elle.La campagne gelée sous la lune et nous deux .. sachant plus quoi faire..(elle rit doucement) Une semaine avant, à Vienne j’avais chanté Der Hirt auf dem Felsen . Notre petit hôtel à Döbling… tu m’avais rejoint…la vieille tapisserie fanée avec les lévriers .. le petit chemin boueux quand tu cueillais des lilas pour moi. Döbling notre charmant quartier ..et le silence… le paysage blanc de neige.. la propriétaire qui voulait te prêter les skis de son mari mort.. les bruits lointains du quartier..Tu me prenais la main.. Et la chambrette avec la table de nuit où tu empilais tes cigarettes turques.. certains soirs de cafard.. quand tu ne comprenais plus les décalages entre les pupitres quand tu répétais dans la Grande de Schubert..Tu tu regardais les pupitres des vents « Morts. » disais-tu. (un long temps)
Plus tard nous marchions vers la villa …tu regardais les collines…les lumières lointaines et tu m’as parlé de l’invisible mur de la séparation entre les hommes et les femmes….cette cruauté .. la seule fois où tu m’as parlé … ce qui était insaisissable entre toi et les femmes.. et tu m’avais vraiment … attendri.. Tu sentais l’approche d’un temps..l’approche d’une époque où plus rien ne serait compris de ce que nous sentions c de ce que nous aimions….de ce qui nous reliait.. Tu t’exaltais trop sur le faste des grandes formes anciennes..Beethoven.. Tu critiquais Berlin.. trop.Un beau son sirupeux et vide..un soir à Vienne, une belle femme est venue vers toi et a demandé : « Pourquoi est-ce qu’on ne parle plus de vous dans les journaux ?.. On n’ entend plus parler de vous.. vous êtes en somme passé de mode.. et toi : « oui madame je suis passé de Mode.. tant mieux.. »Elle : Comment vous vivez ça ? ».. « De mieux en mieux Madame »..
Lui. Mon diagnostic était vrai. L’époque mourait.
Elle .Sur le Graben , un jour tu m’as arrêté, tu as caressé mes sourcils et tu m’as dit : »je suis en train de devenir détraqué ».
Lui . Oui.
ElleTu étais sincère ?
Lui.Oui. A c ette époque je dirigeais comme un somnambule.Pauvre Brahms. Je voulais griffer la nouvelle rousse premier violon.Tout avait changé, le public, la salle, les critiques. Je retournais dans notre quartier, les tonnelles et les tables étaient rangées dans un hangar. Il y avait un snack en face ..des couples étranges, nauséabonds, braillardes.. bruyants, Mal élevés.. ils ont piqué la chaise et le banc de ma table.. Je me suis dit voilà les nouveaux maîtres du monde.. nous sommes remplacés.. nous sommes au cimetière.. Toi aussi.Cette genration nous flanque des coyups de pelle sur la tête..Des fossoyeurs gais.
Même la bouteille d’eau minérale que je commandais à notre table ne pétillait plus de la même façon. ON n’essuyait plus les tables… En répétition quand je levais les bras pour diriger « La rhénane » , la lumière subtile de Schumann ne venait plus.Rien.Un beau son hygiénique.Rien du Schumann que j’aimais ne se glissait plus entre les notes. Le soir seul dans la salle de bain, sans toi, c’était une torture. Un galimatias affreux régnait partout. Tous les bancs des jardins étaient vides de toi. Tu me manquais et Schumann me manquait. J ‘ai dîné avec le seul critique qui m’aimait encore, on venait de la foutre à la porte du Salszburger Nachrichten ****Trop vieux, has been. . C’était le seul critqieu qui parlait bien de Schuricht.Le seul. Mon maitre.. j’ai tous ses enregistrtements Decca..1949-1956.. Quand je les écoute je retrouve le paradis,ma jeunesse, toi.
( Il se ressert à boire)
Elle. Tu.. Tu ..
es amer ?
Lui.Oui.
Elle. tu as cru à la consolation ,la consolation par l’Art.
Lui. Plus ou moins. Oui .
Elle. Et si tu ne crois plus à la consolation par l’art à quoi est-ce que tu crois ?
Lui. A la consolation par le Chivas. Et le Tokay.Et le Glenfiddish. Le Rosé de Provence en cubi. Et l’armagnac. (un long temps) Ingrid nous avons été balayés. Toi,moi, tu t’en rends compte ? Enfin toi moins que moi..
Elle. Tu joues toujours la Waldstein ?
Lui Je joue pour les alpages, pour les belles vaches des alpages.Elles broutent, je joue. Je joue, elles broutent.Je broute elles jouent.

Elle. Au village on m’a dit que tu avais parfois de charmantes invitées.
Lui. Ne sois pas modeste Ingrid. J’ai écouté tes enregistrements Decca.les pus récents. Ils sont moins parfaits que ceux enregistrés il y a longtemps avec ben,dal mais ils sont émouvants. Tu résistes. Bravo.
Elle.Tu dévies bien la conversation. (un emps) Je suis restée huit mois sans chanter.
Lui. Ah…les cordes vocales ?
Elle.Non.
Elle. Je me suis cachée en Poméranie puis dans le Harz. Apres notre séparation,Je n’avais plus rien, plus de voix, plus de volonté, plus de charme, j’étais flétrie de l’intérieur. Fanée .comme si on avait coupé le lien que j’avais avec Schumann et Schubert. Le vide. Je ne pouvais plus entrer en scène, je ne pouvais plus retourner à Döbling.. ni au café Havelka..ni au Schwarzenberg.. quand tu imitais Karajan..je ne pouvais plus prendre un crème au Braünerhof. Ni même passer devant l’Opéra.

Lui.A cause de moi ?
Elle.Non, de moi. Je ne m’expliquais pas ce qui se passait. Je ne m’accordais plus le droit le droit de toucher à Schumann ni à Schubert. Ni même de m’asseoir sur les banquettes du Havelka. Un jour je prenais un café et je regardais mles chaussures et je ne comprenais pas que c’était vraiment mes pieds qui étaient dans ces chaussures .Je me disais:mes pieds,mes pieds, mes pieds, je me répétais ça sans comprendre.
Je me demandais comment j’avais pu entrer sur scène. Et que la critique soit elle aussi aveugle et incompétente. Tous si ignorants devant mes limites. Devant l’extravagance, devant l’absurdité que je puisse aborder In der Fremde et le chanter jusqu’au bout avec Brendel. Je ne peux plus écouter les enregistrements Vanguard Et même ma façon de prononcer Felsen.. Inacceptable. C’était une évidence.C’est une évidence Günter.
Lui. Tu as tort. J’ai les enregistrements. Là (il montre une vieille commode et un combiné radio phono ancien en palissandre ) Tu es parfaite.
Quelle absurdité.
(long temps)
Lui. Tu chantes encore ?.
Elle.Oui. Pour moi.
Lui. Et alors ?
Elle.C’est mieux. Il y a moins de mauvais goût. Mais je suis déchue.Physiquement, vocalement, spirituellement.
Lui ..Mais non ! Personne ne pense comme toi. Les revues parlent de toi régulièrement. Tu es au sommet. Decca est prêt à rééditer une intégrale.J’ai lu çà quelque part..je suis persuadé que ton contrat est encore valable.
Elle.Oui, je suis une marque comme La Vache qui rit ou Perrier. Tout est charlatanisme . Tout est répugnant. Sauf Mozart.
Lui. Bof , un petit maître de Cour.. un misérable abbé de cour..un enfant prodigue insupportable..un désolant charlatan..pistonné par son af freux opportuniste de père.. d’affreux parents confiturés de catholicisme…. une sœur idiote et autiste.. une famille de courtisans en génuflexion devant le moins prince,devant le moindre évêque.. de la simple musique gastronomique… pour comtes et comtesses qui digèrent leur cuisseau de chevreuil..et en papotant quand il joue.. La vulgarité courtisane faite musicien. Courbettes à chaque note devant un prince de mes deux et toutes ces perruques enfarinées. . Quelle blague ce Mozart.
Elle. Comment a-èje faire un pas sur une scène aprés notre séparation.
Lui Ta voix était incomparable dans les états nocturnes..dans l’opus 42..
tout le monde voulait te toucher, ,te parler, se faire photographier avec toi.
Elle. J’en avais plus rien à foutre de leurs compliments gâteux.(un long temps) Je me branlais en public. (un tres long silence)
Voilà la vérité.
Lui.J’ai tes disques Decca de 93 et 94. Les enregistrements de Vienne. Là. Dans ce meuble.
C’est dans ces années là c’est à ce moment là que tu as disparu. C’était en.. en..
Elle .En Septembre 95.
Lui..Depuis plus personne n’a retrouvé la pureté de ta ligne de chant dans dans Schumann. Jamais. Plus de sentiment, plus d’entrailles, plus rien,le désert des petites pimbêches astucieuses. Des bêcheuses photogéniques en décolleté poussées par des agents répugnants.Elles ne pensent qu à multiplier les selfies.
Elle. Qu’est-ce qui a déconné ?
Lui. J’en sais rien. (un long silence)
Lui. Si les gens savaient sur quel fumier, quel frustrations dégoutantes notre art peut s’élever.. sur quels chagrins.. sur quels moments de décourageùment absolu..Dégoûtant. La gloire,l’argent. Beethoven..Schumann Sur quel fumier tout ça a poussé.. sur quelle solitude.. Je n’ai jamais aussi bien dirigé qu’ à la mort de mon fils… à Londres… (long silence. Il se verse à boire.Range les partitions avec constance.) Quand Tu chantais »In der Fremde « c’était un brasier de solitude, de vérité, de poésie.Schumann était là. J’étais chaviré !et la nuit je te ré-écoutais. La nuit je te réécoute.
Tout ça nous étouffe Ingrid. .Mais quand je t’écoute… Tu es là.. Tout est là. Je revis.
(il va chercher un vieux microsillon et le pose délicatement sur la platine du combiné radio-phono. On entend s’élever la voix de soprano d’Ingrid.Elle chante divinement « In der Fremde » . Ingrid et Günter écoutent avec ferveur.La lumière baisse. Noir.)









