Retrouver la Venise malade de Thomas Mann

C’est l ‘été , je paresse. Donc je republie un article publié en 2022.

J’ai passé quelques jours d’hiver à Venise, il y a 4 ans avec le précieux livre de poche « La mort à Venise » de Thomas Mann

Journées d’hiver et de brume : quais à la lumière rasante , matinées ouateuses et brouillées, tombées de nuit brutales qui transforment les étroits canaux en coupe gorge, aux lumières incertaines ; on avance dans un labyrinthe inquiétant, envahi d’eau presque immobile aux remous gras et funèbres comme si une inondation insidieuse était en train de s ‘étendre entre palais, courettes, hospices, cloitres, casa ceci casa cela, ou demeures vides aux ornements gothiques en train de se délabrer. Toutes ces lentes ondulations noires en train de clapoter le long de portails de bois en train de moisir font penser à une agonie architecturale au ralenti.
J’étais surpris de l’extraordinaire acuité de Thomas Mann pour capter ce caractère funèbre de la ville, comme si la thématique de sa nouvelle « la mort à Venise » émanait du décor, car dés qu’on quitte le grand canal et sa circulation incessante, ce sont remous gras, maisons aux volets clos avec un air d’abandon,, palais déserts, fenêtres vides, ambiance couvée. On suit des ondulations douceâtres qui viennent léchouiller des escaliers de pierre érodés, portails vermoulus protégés par de lourdes grilles de prison, et cette mouillure perpétuelle charriant des pourrissements, ces franges d’écume le long d’embarcations bâchées avec des toiles aux auréoles jaunes pisse, tout ça laisse une impression de fermentation malsaine , domaine de lourds secrets, avec l’odeur rance que soulève soudain une barque à moteur.



La nouvelle de Mann s’inscrit dans cet volupté pourrissante, car nous sommes pris dans une ambiance de lente putréfaction que chaque vaguelette sombre apporte le long des murs moisis. Cela est d’autant plus évident que le texte explore le naufrage, la décrépitude physique, de l’écrivain célèbre -et las- Gustav Aschenbach. Il est seul, prisonnier de l’appellation « grand écrivain officiel « qu’on étudie en classe dans toute l’ Allemagne, manière d’être coincé dans le sarcophage de la culture officielle. Et si on parcourt toute la correspondance de Thomas Mann on remarque que l’auteur éprouve sentiment d’être embaumé de son vivant dans célébrité , enseveli et momifié sous les hommages et les récompenses.

dans la nouvelle, « la mort à venise » la rencontre avec le bel adolescent polonais Tadzio, sorte d’archange blond entouré et gardé par sa famille luxueuse polonaise va secouer, happer, bouleverser notre écrivain .on a tout dit de ce chavirement d’un écrivain si bourgeois qui découvre, le trouble, l’obsession de la Beauté et de la jeunesse, ce qui ébranle tout son psychisme. Aschenbach prend conscience que son œuvre, si bourgeoise, n’a pas pris en compte l’Eros, les rafales du Désir sexuel. Il ne maitrise plus sa libido.

Je n’avais pas bien compris dans mes précédentes lectures combien il y a un parallélisme étonnant entre la décomposition morale d’une ville qui cache son épidémie et ment aux touristes pour continuer à faire marcher le tiroir- caisse et le commerce hôtelier et la décomposition accélérée des certitudes et de l’académisme de bon aloi (comment ne pas penser à Jean d’Ormesson?) d’un écrivain bourgeois devenu soudain l’esclave de ses sens et qui s’affole devant la jeune silhouette du blond Tadzio .On voit alors que Aschenbach est coupé en deux: d’un côté l’ artiste Apollinien, celui de la connaissance, de la Clarté , de la Forme maitrisée, de la Raison et de l’équilibre , et de l’autre le côté Dionysiaque, avec son Chaos, son ivresse, ses emballements des sens, ses extases érotiques, sa cruauté, son déchainement qui tourmente l’écrivain , celui là même qui multiplie les rêves d’orgie. Il est évident que là, Mann emprunte cette division à Nietzche qui est son philosophe de chevet.et que cette division marque profondément toute l’expérience de « La Montagne magique ».

Aschenbach découvre que sa dignité sociale s’effondre. Au cholera qui circule dans Venise , répond exactement la fièvre sexuelle qui s’empare d’Aschenbach . Au marécage d’une ville, cette serre chaude pleine de germes mortels répond le marécage libidinal dans lequel s’enfonce Aschenbach . Au secret honteux d’une ville répond le secret de l’écrivain qui découvre son homosexualité.
Ces deux thèmes sont magnifiquement entrelacés par Thomas Mann. Et l’ironie des phrases, ce talent si élaboré de Mann ajoute un glacis, une élégance, une précision détachée au récit de la connaissance de soi.. La tragédie d’Aschenbach, grand bourgeois pris dans la tempête des sens, se joue dans une prose à reflets aquatiques sombres , ce qu’il a appelé «  « l’aristocratique morbidité de la littérature » dans une autre nouvelle « Tonio Kröger » rédigée en 1903, donc neuf ans avant « La mort à Venise » .Dans ces deux textes il puise aux mêmes sources d’un érotisme pédophile qu’il vit comme une infernale culpabilité.
De plus, tout au long de son voyage de Munich à Venise, l’itinéraire est marqué par des rencontres de personnages (ça fait penser à un jeu d’échecs) qui annoncent la présence Mort : à savoir 1)le promeneur du cimetière de Munich,

2)Le gondolier muet, sorte de Charon avec sa barque qui mène l’écrivain au pays des morts,

3)La troupe de musiciens italiens grimaçants, railleurs, bouffons, inquiétants qui jouent et accompagnent les hontes d’Aschenbach de contorsions douteuses devant ce parterre de grands bourgeois mondains, parfumés, proustiens, à la terrasse du Grand Hôtel.

Zentralbild-Archiv Thomas Mann, bürgerlich-humanistischer Schriftsteller von Weltgeltung. geb.: 6.6.1875 in Lübeck gest.: 12.8.1955 Kilchberg (Schweiz) 1929 erhielt er den Nobelpreis. U.B.z: Thomas Mann in seinem Heim in München (1932) 13 661-32 [Scherl Bilderdienst]


La vraie nature érotique du « bourgeois » Aschenbach-si bien dissimulée dans le mensonge de son œuvre académique- est révélée dans un rêve ;c’est une orgie qui semble sortie du « Salammbô, » de Flaubert, orgie que Thomas Mann appelle joliment « les privilèges du chaos ». A la découverte de sa vraie nature sexuelle s’ajoute la découverte de sa décrépitude. Il voit dans le regard des autres qu’il n’est qu’un vieillard libidineux, un « vieux beau » décrépit et fardé. Et l’objet de son désir, Tadzio, se moque de ce vieillard qui le suit comme un chien dans le dédale des ruelles de Venise. L’adolescent savoure son ascendant sur le vieil homme. Lorsqu’Aschenbach est mis au courant de l’épidémie cachée ( ô ironie par un employé anglais d’une agence et non pas par un italien),il a un premier geste de charité pour alerter les autres, mais se ravise et dans un retournement faustien, brutal, Aschenbach prend la résolution bien plus excitante et cruelle de se taire. Il jouit de ne pas avertir la famille de Tadzio de la maladie qui s’étend sur la lagune et les menace. Comme si l’homme profond, voulait exercer sa nature criminelle et devenir une figure du Mal ou son zélé collaborateur. Le docteur Faustus est déjà là. Le vieillard » désirant « ne veut pas lâcher sa jeune proie. Mann a réussit là un pacte faustien parfait.Il se venge de son Désir en choisissant d être du côté de La Mort.
La part cachée, tyrannique ,érotique, dionysiaque, avide, sournoise, féroce, méphistophélique de l’écrivain atteint là un sommet de perversité : j’entraine tout le monde dans la Mort ce qui me donne l’illusion d’en être le maitre. Point ultime de sa part maudite . L’érotisme, soudain, libère en lui une pulsion de mort, et une vertigineuse liberté qui l’affranchit de toute limite morale. Il récupère une souveraineté dans la transgression. Et son angoisse, sa culpabilité si tourmentante, si humiliante se transforme un ouverture maléfique, en affranchissement secret. C’est son joker ricanant.
Les visites chez le barbier de l’hôtel pour se faire teindre les cheveux et mettre du rouge aux joues pour mimer une jeunesse perdue, et masquer sa déchéance physique ont sans doute eu pour conséquence de métamorphoser sa rancœur en une sale petite, jubilation qui consiste à imaginer la mort des autres .
Enfin, thomas Mann cultive la métaphore d’une ville qui s’enfonce dans la vase, pour nous révéler sa vraie nature d’écrivain. Il pose clairement une équivalence entre les sources libidinales cachées et la source d’énergie pour écrire. Dans certaines lettres et confidences à ses proches, il n’a jamais caché le « fumier » ou le « compost », sur lequel fleurit une œuvre.


Le récit-parabole de « la mort à venise » annonce la « maladie » et les pathologies d’un Occident tout entier malade(nous sommes en 1912, n’oublions pas…) Mann, déjà marqué par le Nietzsche dionysiaque, et le pessimisme de Schopenhauer devait lire deux ans plus tard le livre de Spengler « déclin de l’Occident » dont il a dit : »c’est un essai qui rejoint tout ce que je pensais déjà, une des lectures capitales de ma vie ! » .

J’ajoute, à mon texte, des réflexions que Michel Alba avait bien voulu développer il y a quelques années à propos de  » La Mort à Venise », car la nouvelle de Mann le fascinait.

 » Je voudrais simplement dire que l’aspect classique de cette nouvelle, son « art de la transition », comme dirait Leo Spitzer, n’empêche nullement un charme poétique d’opérer, par ses images, ses métaphores, son rythme lent avec de longues phrases qui forment comme des arabesques, un charme sulfureux, qui veut traduire et y réussit parfaitement ce qu’on a appelé à propos de Th. Mann « la maladie européenne ». C’est essentiellement de ça dont nous parle cette nouvelle, cette atmosphère de serre chaude où une civilisation et ses valeurs bourgeoises dans ce qu’elles ont de plus remarquables, d’universelles, avec la grande référence obligée du début à Cicéron et à l’art de l’éloquence sur laquelle repose notre droit et toute la littérature classique, le « motus animi continuus », le mouvement continu de l’âme » dans l’application bien réglée et bien comprise de l’effort dans le travail, sont en train de se décomposer comme un arbre déraciné dans des marais. Venise est vue comme une lagune, comme un marais, un marais séduisant, enchanteur, mais un marais quand même, où toute une société, le haut du panier, entre en état de putréfaction. Il ne faut pas non plus se tromper sur le sens à donner au mot « classique » à propos de cette nouvelle. Elle est très ambiguë de ce point de vue. Classique dans sa manière, elle en dénonce également l’art et la fin.

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Le jour où la famille m’offrit une caméra

Pour mes 24 ans , j’avais demandé qu’on m’offre une camera car j’avais depuis depuis l’adolescence la passion du cinéma ; j’avais même préparé en cachette le concours de l’Idhec alors que j’étais en propédeutique à la Faculté de Caen. A l’époque je me trimballais partout avec les deux épais volumes ( très techniques) de Jean Mitry traitant du montage cinéma. C’était ma Bible. J’avais pratiquement appris par cœur la théorie du russe Koulechov qui avait distingué deux sortes de montages ,le montage dit « réflexe », qui suit la logique narrative assez naturelle et le montage « d’attraction »,plus sophistiqué, plus fascinant, qui délaisse la banale logique narrative pour provoquer une réaction forte du public en rapprochant deux images inattendues qui font sens, symbole, polémique, ironie, si on les accole.

J’avais bien sûr été marqué par Eisenstein. Dans son film « La grève » le cinéaste avait utilisé le montage « d’attraction » en alternant un massacre d’ouvriers par la police du tsar et des plans d’animaux égorgés.

J’avais donc filmé mes parents au cours d’un pique-nique sur la plage de Langrune (les feuilles de salade s’ envolaient pendant les rafales de vent) et j’avais alterné cette scène de repas champêtre avec des plans de lapins broutant des herbes avec leurs petits tremblements marrants du nez .

J’étais devenu un fondu du montage parallèle.   Mais le grand choc fut lorsque je vis au ciné-club cet « Homme à la camera » de Dziga Vertov. Je deviendrai l’homme, à la camera normand. Je demandai à un ami qui possédait un tandem, de sillonner les rues de Caen .Il pédalait, je filmais avec la Camex Ercsam 9,5mm au poing.Il fallait s’arrêter le tandem pour recharger et remonter la clé comme on remonte une pendule.

Je filmais les rues, passants, vitrines, églises, avenues à platanes,sorties d’églises, gare routière,terrains de foot et puis j’eus une période chantiers, pylônes,réseaux de fils électriques et nuages. Un étudiant de mes amis m’avait prête un projecteur et je m’enchantais dans ma chambre de voir la ville de Caen tourner sur elle même comme un disque , avec les murs, les toits, les fenêtres et les carrefours qui s’inclinaient. c’était un genre d’ivresse tranquille que ma sœur ne partageait pas. . Les longs travellings donnaient l’impression que la ville et les visages fuyaient en arrière. Ensuite, avec une petite colleuse , sur mon bureau, je mettais bout à bout ces petits films,travail minutieux car il fallait frotter avec une petite râpe en métal pour ôter la surface brillante de la pellicule perforée , passer un petit pinceau enduit de colle sur le fragment de pellicule poncé et ensuite bien appuyer sur les deux morceaux de film le temps que la colle séchât.

Ensuite, j’avais appris par « Les cahiers du cinéma » qu’il y avait à New-York, un cinéaste « underground « (j’avais du mal à prononcer le mot) qui avait filmé un comédien qui dormait pendant des heures. J’ai voulu forcer ma sœur à dormir dans une chaise longue au fond du jardin, prés des cabanes à lapins. Je ne voulais pas qu’elle fît semblant. Au bout de trois minutes, elle se leva, agacée et voulut jouer au ping- pong. J’essayai donc de filmer la balle rebondissant sur le vert épais de la table, mais ce n’est pas une de mes meilleures séquences. Enfin, comme tout bon cinéaste, j’eus une Théorie. Il ne fallait pas réduire le cinéma à du mauvais théâtre, avec des bavardages insipides et des histoires amoureuses bêtasses, toute une salade psychologique écœurante de sentimentalité. Le mauvais théâtre petit-bourgeois filmé ça suffisait. C’était un symptôme de décadence. Il fallait que le cinéma retrouve sa Vraie Voie et que je sois un Pionnier pour ma Génération :il suffisait simplement d’enregistrer et de célébrer la Réalité. Toute la Réalité. C’était un impératif phénoménologique et presque théologique, en tous cas ma Mission. A l’époque je parlais avec des Majuscules. Ces films qui bavassaient argent, sentiments, intrigues cul-cul ,ou violences oubliaient l’Immensité symphonique de la Réalité

L’homme à la camera de Dziga Vertov

Le vrai cinéma était voué -aussi- comme le Surréalisme, à chanter la beauté féminine. Je filmais les visages des copines de ma sœur et particulièrement les sourcils sous l’influence d’un film japonais dont j’ai oublié le titre.

Après avoir vu le film de Bunuel «le journal d’une femme de chambre »j’’eus également ma période fétichisme chevilles et sandalettes. Sur la plage de Cabourg je filmais les chevilles et les sandalettes des filles allongées sur leurs serviettes sous le regard soupçonneux des types du poste de secours. Enfin je m’offris une orgie de travellings . Je prenais le train pour Bayeux et plaçais la camera dans le dernier wagon, et par l’ouverture vitrée donnant sur la voie je filmais les deux épées étincelantes des rails qui filaient le long de talus herbeux.Je m’abandonnais à la grisante sensation de glissement. Ligne fuyante des petites gares de campagne et des passages à niveau m’exalta. le paysage dévalait ou quelques chênes balafraient la pellicule , paysage s’envolait ou s’éteignait au passage d’un tunnel.

Je piquais une crise quand on me demanda de filmer le mariage d’une vague cousine d’Alençon. Je préférais filmer un cendrier plein, une fourmilière en pleine activité plutôt que des gens endimanchés en train de se bécoter ou de se poivrer devant l’objectif de ma camera. ces cérémonies idiotes de films d’amateurs. La vérité m’oblige à dire que mes séances de projections ne soulevèrent pas vraiment enthousiasme, surtout auprès des filles. Un constat s’imposait:le public était trop terre à terre, déformé, il fallait former un nouveau public. Peu de les amis furent enthousiasmés par mes projections privées et encore moins par mes théories.

Pour bluffer mes amis je fis une tentative de film fantastique.Un soir d’hiver, je fils l’obscurité dans notre pavillon. Je posais à ras de terre la grosse lampe de bureau de mon père, genre Gestapo , ce qui formait une bande de lumière latérale intense. Ma sœur devait jeter du haut de l’escalier notre chat noir Celsius dans cette bande incandescente tandis que le visage de mon meilleur ami, devait surgir un gros plan, les narines vertes et les joues couvertes de farine et les deux yeux entourés de cercles charbonneux. Je dus multiplier les prises et le résultat fut décevant. On ne revit pas Celsius pendant plusieurs jours. Ma sœur m’insulta.

Colleuse

Nous en arrivons maintenant à la partie navrante de l’histoire. Mon père remarqua que mon travail à la Fac devenait médiocre. Cet été là mes parents partirent sur la côte d’azur. Je restais à tenir une petite boutique de livres soldés prés de l’église Saint-jean.il n’y avait pas grand-chose à faire alors je me mis à taper un début de roman sur une grosse machine Japy d’un vert armée. Et puis j’ai rencontré une fille qui vendait du matériel de jardin dans la même rue. Elle portait des robes moulantes d’un rose pâle et ses longs bras nus pendaient le long de son corps avec une nonchalance qui m’enthousiasmait.Elle faisait tout avec une lenteur qui me fascinait. Quand je voulus la filmer elle refusa,mais m’embrassa longtemps. De jour comme de nuit.

Les années passèrent. Je me mis à écrire dans des journaux sur tous les pauvres types qui devenaient célèbre un jour ou deux à la télé . La camera se couvrit de poussière dans mon studio parisien. Je la ressortis pour un voyage en Grèce. Dans le théâtre antique d’ Epidaure je fus si ému par cette vasque pierreuse et son ouverture sur le ciel que je me mis à filmer sans voir l’inégalité des dalles. Je me tordis la cheville. La Camex Ercsam rebondit sur les gradins et vola en éclats. Je récupérai les débris métalliques un peu comme Antigone récupère les restes de son frère. La plaisante familiarité des touristes en robe d’été, et shorts délavés, leurs bavardages rigolards , leurs manières de se filmer en se tenant par les épaules m ‘apparut comme l’image même de l’indifférence humaine.

Sur la route de Corinthe , je me débarrassai des restes de la camera sur une aire de parking, dans une poubelle contenant des boites de bière Heineken des noyaux d’olive, et des bouteilles d’Ouzo.

Quand je découvris les premiers films de Nanni Moretti, ceux tournés avec une camera d’amateur, « Je suis un autarcique », et « Ecce Bombo » Je fus saisi d’un immense regret, d’une immense désespoir, d’une immense jalousie.

Nanni Moretti dans Ecce Bombo